Je remonte tranquillement...
Ça fait déjà un mois depuis la fausse-couche. En essayant d'être plus forte que je ne le suis et en essayant d'être rationelle, je pense avoir minimisé l'importance de cette fausse-couche. Une semaine après, j'ai eu une vraie déprime hormonale, mais la semaine suivante fut encore pire, puisque je ressentais beaucoup de colère.
J'étais impatiente, irritable et je réprimais une réelle colère. Je mangeais mal et beaucoup, je voulais qu'on me laisse tranquille. Je me suis rendu compte que je voulais punir mon corps. Inconsciemment, j'étais en chicane avec lui. Je le tenais responsable pour ce qui m'arrivais. Pourquoi mon corps m'avait-il laissé tomber? Deux fois, plutôt qu'une. Quand j'ai su que j'étais enceinte au mois de décembre, je me suis dit: «Ça y est! Maintenant que j'ai perdu un bébé, cette fois-ci, c'est la bonne!»
Ça n'a pas marché cette fois-ci non plus. J'ai fait comme si de rien n'était, mais j'étais vraiment en colère. Je ne voulais pas que mon chum me touche, je ne voulais surtout pas faire plaisir à ce corps qui n'avais pas répondu à mon désir le plus profond... deux fois de suite. J'étais furieuse! Lorsque j'ai constaté que j'étais furieuse, lorsque je l'ai exprimé à mon chum, lorsque j'ai laissé sortir la vapeur, ça commençait déjà à aller mieux.
Tranquillement, j'essaie de me réconcilier avec mon corps. C'était pas facile au début, mais plus les jours passent, plus c'est facile...